J270>278, du 28/11 au 6/12, Cali > Popayan > San Agustin, 369 km, total voyage 7907 km
Comme je projette de me rendre en bordure du bassin amazonien dans les prochaines semaines il me faut re-franchir la cordillère centrale vers l’est plutôt que de continuer tout droit vers le sud. Je vais donc laisser la route panaméricaine sur laquelle je me trouve depuis Medellin pour une route reliant deux départements (Cauca et Huila) avec un col de séparation à 3500 mètres. Après être sorti de Cali, j’ai passé la première nuît chez un particulier qui loue des chambres à 25 000 pesos. Il m’a laissé camper pour 12 000 (4€). J’ai trouvé ça un peu cher pour un carré de gazon et une douche froide mais avec 80 km dans les guibolles et un pneu avant en train de se dégonfler, ça ne se refuse pas. Le panorama était pas mal du tout !
Ce tronçon de la route panaméricaine fait de montées et descentes à répétition est éprouvant. C’est comme si une route passait en travers de ce paysage. Notez qu’il y a toujours des champs de café.
Premier panneau du voyage indiquant la route Panamericaine. Je l’ai trouvé juste après un péage .
Je me suis arrêté trois jours à Popayan chez une membre de Warmshowers. En même temps elle a hébergé un colombien sur couchsurfing que j’avais déjà rencontré à Bucaramanga lors d’une soirée !! Lui se rend en Equateur en stop pour y retrouver sa copine vénézuelienne (les vénézuéliens aiment bien cette destination qui leur permet de ramener des dollars au pays…).
De Popayan je reprends la route direction San Agustin. Ici dans l’ascension du col séparant la province de Cauca avec celle du Huila dans la cordillère centrale.
Arrivé sur un plateau à 3000 mètres d’altitude Il fait dans les 12° mais la température ressentie est plus basse à cause du vent et de la bruine intermittente. Alors je sors mon équipement adapté (couvre-bras, passe-cou, coupe vent) et m’arrête dans une cafeteria me réchauffer. J’ai une superbe vue sur le volcan Purace culminant à 4 800 mètres.
Vers 16h j’arrive au dernier bled ‘Paletara‘ avant un tronçon de 40 kilomètres sans rien. Comme la nuit va être froide, je demande à pas mal de personnes un endroit couvert où camper. On m’envoie à droite à gauche sans résultats probants jusqu’à ce que je me dirige vers la maison du parc national Purace. Là-bas ils me montrent la mairie à une centaine de mètres. Jackpot on me laisse camper dans une salle communale. En plus au moment d’aller prendre une douche dehors un mec m’a invité à la prendre tiède chez lui.
J’ai finalement bien dormi, la nuit ne fut pas aussi froide que je m’y attendais. Par contre le lendemain matin il fait un temps de chien. J’attends mais cela ne veut pas bouger. Le prochain tronçon de 40 kilomètres n’est pas goudronné alors qu’il est assez transité par des camions de bétails. Par ce temps, ça sent la galère et je demande donc à un camionneur prenant sa pause s’il peut m’emmener de l’autre côté du col là où reprend le tarmac. C’est okay, on amarre la « cicla » derrière le camion et je m’installe à l’avant avec mes bagages au pied. Pendant le trajet je me félicite d’avoir pris cette décision, les conditions étaient très mauvaises (pluie, brouillard, boue…).
Je fais un crochet vers San Agustin, ville connue pour abriter des sites archéologiques classés au patrimoine mondial de l’UNESCO avec des centaines de statuettes et dolmens découverts d’une civilisation pré-hispanique. Le rio Magdelena que j’ai déjà croisé deux fois, à Barranquilla et Puerto Boyaca, prend sa source un peu plus haut. Il ressemble plus ici à une rivière qu’à un fleuve.
San Agustin jouit d’un très bon climat où presque tout pousse. A l’auberge j’ai fait la connaissance de Rosa une ara femelle qui s’agrippe fort au bras avec ses serres pour tenir debout. Ses voisins sont aussi jolis et originaux.
J’ai passé toute une matinée à sillonner le parc archéologique qui regroupe la plupart des statuettes retrouvées dans la région (plus de 500). Pour ceux que ça intéresserait, je laisse en ligne le plan des sites à visites. C’est dans ce genre de décor qu’on les trouve, en prenant des petites routes en terre à pied, vélo ou cheval.
Elles figurent des hommes avec des traits d’animaux (ou l’inverse) dont voici une sélection des meilleures. N’hésitez pas à cliquer sur la première photo pour les faire défiler en grand.
Certaines servaient aussi à des pilliers de dolmens et sites funéraires. Entre les deux piliers du dolmens apparait le chaman, intermédiaire entre le monde réel et celui dans lequel s’en va la personne enterrée. On voit au niveau de son pénis une ceinture qui le retient car la sexualité des prêtres était codifié.
Sur le haut de la colline. A l’inverse tout en bas du site on trouve ce ruisseau dont les pierres ont été sculptés en forme d’animaux ! On ne s’en rend pas compte à le voir sans plan à côté
Et voici certainement la statuette la plus énigmatique avec ses bras levés regardant la vallée. Elle est située au mirador de La Chaquira surplombant le rio magdalena.
Et enfin deux exemplaires en couleurs (El Purutal), accessible par une balade à pied ou à cheval.
J’ai bien aimé la maison en torchi attenante au site avec l’arbre en fleur.
Rosa t’a-t-elle parlé en latin ? en tout cas, vu ton plumage, elle a dû se sentir en terrain ami. Les statuettes pré-hispaniques sont incroyablement bien conservées et presque modernes. Faut dire qu’avec la quantité de paquets de café de Colombie qu’on achète on participe un peu à leur entretien.
gros bisous mon poulet tu fais toujours d’aussi belles photos et ton récit est super !
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Elle sort quelques mots sporadiquement comme « mama, abuela » pour appeler à ses détenteurs. Les statuettes étaient très jolies, étonnamment bien conservées effectivement (elle sont surplombées d’un petit toit en tôle à chaque fois pour les protéger de la pluie). Tu as bien raison Le café colombien est top.
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Bruno, nous suivons toujours avec autant d’intérêt ton aventure. Nous visionnons ton récit 1 fois par semaine et chaque fois c’est un régal de te lire et de voir les paysages que tu traverses comme les gens que tu rencontres. Malgré les km que tu as accumulés, tu sembles très en forme sur les photos. Bonne route et à bientôt, tu nous fait rêver.
Bises Pierre et Maryse
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coucou Pierre et Maryse, ca fait plaisir d’avoir de vos nouvelles (même si je savais déjà que tu me suivais lorsque vous n’êtes pas en vadrouille :)). Oui toujours la forme, faut dire que je prends mon temps. Déjà 4 mois en Colombie ça commence à faire, bientôt en Équateur normalement. Le vélo aussi tient bon. Bises les pallois
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