Traversée de Panama en Colombie par l’océan Pacifique

J159->163 (9-13 août); Panama City > Carti > Capurgana > Necocli 140 km (4515 km cumulés)

Nous y étions ! Photo prise le matin de mon départ au cinquième jour à Panama. Il fait nuageux et c’est tant mieux. Remarquez au passage la nouvelle disposition des bagages : les sacoches repassant à l’arrière alors que le sac à dos avec la bouffe et tout ce qui doit être facile à attraper passe à l’avant.

DSC02220Comme le dimanche le grand boulevard longeant la côte est fermée aux automobilistes, j’ai pu sortir de la ville par une dernière parade.

DSC02218La sortie de l’agglomération fut assez longue jusqu’à ce que la route panaméricaine se réduise à une deux fois une voie standard. Le soir je demande dans un bled à camper autour de l’école, et finalement les voisins d’en face m’invitent à passer la nuit dans leur petite maison en construction sur la droite. On voit le proprio rentrer chez lui à gauche.

DSC02226L’étape du lendemain doit me permet de rejoindre la côte caribéenne et le port de Carti. De là je pourrais prendre une petite embarcation qui me conduira jusqu’à la Colombie en longeant les côtes et en passant au travers de l’archipèle de San Blas qui compte plus de 300 petites iles. Peu après la bifurcation une première montée hyper raide se présente à moi. Je ne connais pas son dénivelé mais j’ai du pousser à pied !

DSC02229Arrivé au sommet de la colline avec l’aide d’un pick-up, une vue panoramique s’offre à mes yeux sur cette région vierge de constructions (à part l’hôtel et son terrain de golf en bas).

DSC02252Je pensais avoir fait le plus dur. Quedal ! Les 30 kilomètres restants sont une succession de petites montées et descentes acerbes et sinueuses. Je ne peux souvent pas profiter de la vitesse prise dans les descentes car une fois arrivé en bas ça tourne ou c’est pas goudronné. A chaque fois je dois donc descendre du vélo et le pousser en prenant des pauses toutes les 10-15 secondes, où tendre le pousse quand j’entends un pick-up venir mais la plupart du temps ils sont déjà chargés à bloc pour ramener du matos sur la côte et les iles.

DSC02253J’entre dans la « comarca GunaYala« , province auto-gerée par les indigènes Gunas. Après avoir expliqué aux gardiens dans la guérite mon voyage et que je ne faisais que passer, ils m’ont fait cadeau du droit d’entrée de 20 $ pour les étrangers. Voici la vue sur le golf de San Blas et son archipel d’iles.

DSC02255Enfin la route débouche sur le port de Carti où stationnent les lanchas (embarcation légère à moteur) en partance vers les iles. Elles n’ont pas d’horaire fixe, je dois attendre le lendemain dans l’espoir d’en attraper une pour Puerto Obaldia, dernier port panaméen avant la Colombie.

DSC02259Personne ne doit rester au port la nuît, tout le monde rentre chez soi sur les iles. Je prends donc une première lancha à 3$ pour « la comunidad », la première ile à 2 minutes, entièrement construite. Sur place j’ai trouvé un gars partant pour Capurgana le lendemain matin, premier port colombien avec une escale à Puerto Obaldia, dernier port panaméen où faire tamponner mon passeport. Le premier prix annoncé est de 140$ (inclus les 25$ pour le vélo), que je parviens à baisser à 125$. C’est un peu plus que ce que j’avais lu sur internet, mais au moins je n’attends pas. 100$ seront payés à l’embarquement et 25$ à l’arrivée.

DSC02262Il y a plein de gamins dans les rues, comme ceux-ci qui jouent en cercle, les garçons de la flute de pan et les filles des maracasses. Ils ont aussi la télé numérique et des panneaux solaires pour l’électricité comme on peut le voir, ainsi qu’un gros generateur électrique au fuel qui fait un boucan d’enfer au bout de l’ile. D’après ce que nous a raconté un guna dans la rue, à l’origine ils vivaient dans les montagnes sur le continent. Puis ils sont venus s’installer sur ces iles désertes pour fuir les maladies, en particulier les moustiques qui transmettent le paludisme et la fièvre jaune. Mais le problème ce sont tous les déchets des emballages alimentaires et des canettes qu’ils importent et dont ils ne savent pas quoi faire (ou qu’ils jettent à la mer). D’ailleurs les abords des iles peuplées sont sales, ça donne pas du tout envie de faire de la plongée. Pour les eaux usées même chose, et l’ile est surpeuplée. Donc le gouvernement a pris le problème en main et est en train de leur construire un village sur la côte avec école, centre de soins etc où ils seront bientôt relogés. Il y avait aussi un toucan pas farouche du tout et des perroquets.

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La vue depuis notre dortoir sur le port où j’ai pris la lancha et qui fait également station service .

DSC02275De nombreuses barques sont amarrées autour de l’ile.

DSC02276Après avoir récupérer d’autres passagers sur la côte et les iles alentours, retour au point de départ chez le capitaine en rouge. Il faut changer une pièce du moteur. Enfin on repart une heure plus tard.

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En cours de route on croise des iles désertes.

DSC02292La lancha fait plusieurs arrêts sur d’autres iles peuplées ou des petits villages de la côte comme ici. Une pirogue est venue chercher une passagère et son gamin alors qu’on ne pouvait pas s’approcher plus.

DSC02290Après 6 heures de traversé assez cahoteus, on arrive à Puerto Obaldia vers 16h30…et le bureau de l’immigration est fermé. Le mec me laisse donc là en me demandant de payer 10$ d’avance des 25$ restant à payer à l’arrivée et qu’il viendra me chercher demain matin pour passer à Capurgana en Colombie. Lui et son équipage vont passer la nuit dans un village à côté, et je finis par payer les 10 dols. Je passe la nuit dans ce village situé sur la côte de la jungle du darien, qui n’a aucune liaison terrestre et parait hors du temps. Les bâtiments sont vieux voir délabrés, il n’y a aucun véhicule et à peine vous marchez sur le terre plein centrale qu’une multitude de gens vous épient du regard. Les habitant sont majoritairement des créoles, et il y a également beaucoup d’immigrés cubains en transit. Voici le bureau de l’immigration le lendemain matin où je me suis fais tamponner le fameux sésame, après avoir eu la chance de trouver un internet café ouvert pour faire deux photocopies obligatoires.

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Il est 9h30 et le capitaine d’hier n’est toujours pas là, je m’en doutais j’aurais pas du payer ces 10$. Un autre arrive et me propose 15$ jusqu’au port colombien de Capurgana, ce que j’accepte puisque c’était ce qu’il me restait à payer à l’autre et que je n’avais pas envie de prendre le risque de rester un jour de plus dans ce village glauque. Ouf quelle joie de quitter ce port et savoir que je suis presque arrivé! Sur le bateau je rencontre un colombien Pedro qui revient du Costa Rica et rentre à Bogota.

DSC02298A peine un quart d’heure plus tard nous accostons au port de Capurgana, Colombia me voilà ! L’eau est bleu turquoise ! Je fais tamponner mon passeport, mais le périple n’est pas terminé car ce village n’a pas non plus de liaisons terrestres. A peine arrivé qu’on nous propose d’embarquer pour Necocli pour 22$ avec 10 kilos de bagages. Je dois m’acquitter de 8$ supplémentaires pour 26 kilos de surpoids au compteur de la balance (vélo + tout l’équipement) soit 30$ au total . On nous a proposer de changer des dollars contre des pesos au taux de change de 1600 pour 1, alors qu’il est actuellement de 2700 ! Heureusement les passeurs ont accepté les mieux au taux de 2500.

DSC02303Nous voici à bord du « La prince », la dernière embarcation ! Et la plus grande, avec 3 gros moteurs à l’arrière. On devait faire dans les 60-80 km/h. Au final j’ai calculé tout compris j’ai aurais eu pour 170$ de Carti à Necocli.

DSC02305Une heure plus tard nous arrivons à Necocli, cette fois c’est fini, il y a des routes ! Ce périple de plusieurs jours et le voyage en bateau m’a fatigué. Je file donc à l’hotel Las Malvinas sur l’avenue principale avec l’ami colombien rencontré sur le dernier bateau. En général quand j’entre dans un pays j’ai besoin de me poser quelques jours pour connaitre les repas, les produits, les prix, définir mon itinéraire, acheter une carte routière, laver des vêtements..

DSC02308Ça faisait un bail que je n’avais pas vu de vendeurs de fruits ambulants.

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